Dans la ruelle derrière le magasin...

Evan était parti de chez honeydukes d'un pas rapide. il devait garder le contrôle, ce qu'il ne pouvait absolument pas faire avec Narcissa tout près.

Une impasse. Un cul-de-sac. Un endroit sans sortie.

C'est bien sa chance... Il voulu se retourner mais non, elle aurait le temps de le ratrapper d'ici là et de toute façon, vaut mieux régler ça tout se suite.

Il regarda autour de lui un instant. un sac de plastique, des feuilles mortes et deux murs de briques sales et vieux de plusieurs décenies. Charmant.

Il s'appuya contre le mur sans se soucier de se tacher et prit une grande inspiration en fermant les yeux.



[Qui trouvera-t-il en les rouvrant? ]

Narcissa l'avait suivi et donc rattrapé assez rapidement. Ses larmes n'avaient cessé de couler sur ses joues et ses poings était crispés de frustation alors que son regard se posait sur Evan. Elle n'aimait pas le voir ainsi si... vulanérable. Et encore moins à cause d'elle...

Elle ne dit rien durant un long moment, laissant ses larmes se tarir. Ensuite elle passa ses mains sur ses yeux pour se redonnar contenance et soupira doucement.

Finalement, elle le fixa d'un regard bleu qui n'avait jamais été aussi plein d'émotions qu'aujourd'hui.

"Evan..."

Certaines personnes racontent que l'espoir est quelque chose de mal, parce que si cet espoir est brisé, il ne nous reste rien. Mais Evan ne faisait pas parti de ces gens, il avait cru.

Il leva un regard à la fois triste, furieux et espérant vers elle, et il dit, la voix basse, mais audible dans le silence, une question qu'il ne pourrait garder pour lui.

-Est-ce que... tu... l'aime?

Plus que de connaître son identité, il voulait d'abord être rassuré...

Narcissa le regarda droit dans les yeux, presque effrayée et outrée qu'il ose se poser cette question. Cela se ressentit dans sa voix d'ailleurs.

"Non !!!"

Elle s'approcha d'un pas, sans le quitter des yeux. Sa voix n'était plus que murmure, rassurant.

"C'est toi que j'aime Evan, pas lui."

Intérieurement, elle était plus que convaincue par ce qu'elle disait.

N'est ce pas le plus important? Evan sourit doucement. Un peu soulagé, il eut soudain envie de la prendre dans ses bras, de se rasurer, il s'approcha d'elle mais il entraperçu une silouhette au bout de la ruelle... Elle repartie, comme elle était venue, il ne s'en préoccuppa guère plus.
Il vient tout près et lui glissa à l'oreille:

-Pardonne-moi d'avoir douté...

L'ombre était celle de Lucius. Il portait sa longue cape noire de Mangemort, pas reconnaissable sans rien d'autre, mais pas sa cagoule, puisque ce ne serait pas très subtil de sa part. Il se rendait à une rencontre très important et passait devant la ruelle où se trouvaient Narcissa et Evan. Il s'arrêta tout d'abord au bout du chemin, surpris de la retrouver là, puis continua sa route.

Pourtant, après quelques pas, il stoppa et fit le chemin inverse, un sourire narquois sur le visage. Quel moment parfait pour faire irruption dans leur belle petite conversation... il marcha lentement vers eux, et ce n'est que lorsqu'il fut à quelques mètres qu'ils purent distinguer son visage.

- Tiens tiens, on fréquente des mineurs, dit-il l'air moqueur en toisant Evan..

La dernière fois qu'il avait parlé à Narcissa, c'était lors de son anniversaire, dans la salle de bain des préfets. Il se rappela la fin de leur discussion, qui s'était assez mal terminée. En repensant à cela, il eut un sourire en coin.

*Non...*

Narcissa se crispa rien qu'en entendant le son de sa voix. Une plainte presque inaudible sortit de ses lèvres.

"Non, pas lui... Tout sauf lui... C'est vraiment pas le moment..."

Elle ne se retourna pas, lançant seulement vers Evan un regard presque suppliant.

Par instinct, par pressentiment ou à cause de ce regatrd que lui lança Narcissa, il sut immédiatement que celui qui se tenait devant eux était la cause même du fait qu'ils soient à cet endroit. En quelques secondes il se souvint de ce qu'on lui avait raconté. Il ne faisait pas partit de l'ordre du phoenix depuis bien longtemps, mais existe des rumeurs qui se propagent avant même que l'on ne sache que faire d'elles...

Il avait été, sinon de la même année, de la même maison, et même alors, il ne traînait pas avec lui la plus légère des réputations.

-Lucius Malfoy... Dit-il avec une voix empreinte d'un dégoût qu'on lui avait rarement vu.

Il ne s'éloigna pas de Narcissa. Il ne voulait pas se laisser dérangé par... lui.

Il rageait intérieurement, mais rien en lui ne le laissait paraître. Il ne pouvait pas croire que ce traître à son sang ait ravi le coeur de la seule fille qu'il "appréciait", peu importe à quel point... sans savoir pourquoi et malgré le fait que ses actions auprès des mangemorts étaient en train d'empoisonner lentement l'infime partie de sa bonne âme qui lui restait, il éprouvait des sentiments envers Narcissa qu'il n'arrivait pas à expliquer. Tout en elle l'attirait, sans même qu'il prenne la peine de se demander pourquoi. Il la voulait, et il l'aurait... peu lui importait la manière dont il devrait s'y prendre.

Il croisa les bras, une lueur haineuse éclairant son regard sombre, puis l'ombre d'un sourire apparut sur ses lèvres alors qu'il regardait Narcissa.

- Pour moi qui t'appréciait, cher petit Stevens, je vois que tu me le rends... très bien, cracha-t-il, sarcastique.

-Tu m'appréciais... Belle amélioration, je ne t'ai jamais cru capable d'approcher cette catégories de sentiments.

Pourquoi était-il dans cette ruelle sans issues? -___-

Il cherchait un moyen de s'échapper, mais à moins qu'il ne s'en aille le premier, il ne voyait pas vraiment de moyen de chasser Malfoy sans lui jeter de sort.

*Attendre...*

Cela lui paraissait plus 'faisable' avec Narcissa près de lui...

Lucius, qui observait attentivement le garçon, remarqua bien qu'il avait plus que hâte de partir de là. Cela le fit avancer encore plus vers eux.

- Qu'est-ce qu'il y a, on cherche un moyen de me fausser compagnie ? le nargua-t-il.

Il adorait énerver les gens... pour l'instant, Narcissa ne disait rien, ce qu'il ne jugeait pas bon signe, car habituellement elle parlait énormément... trop à son goût ! Il jeta un coup d'oeil vers elle puis sourit.

Il ressentait la fort drôle d'envie de lui sauter au cou...

-Tu ne devrais pas m'en vouloir, c'est bien normal quand on a affaire à toi...

Il serra les poigts sans rien ajouter. Il voyait bien que le blondinet n'allait pas s'en aller, il s'amusait bien trop...

*J'le tue?(1)*

Bien sur, il n'existait pas de guide des 1001 choses à faire lorsque celui qui est promis à votre petite amie vous coince dans une ruelle sans issues au détour du magasi de balais. Bon, même si ça avait existé, il ne l'aurait pas lu. C'est vraiment important? Bref, son cerveau tournait à plein régime, un peu pour l'empêcher de penser à "1001 trucs pour tuer celui qui est promis à votre petite amie en le fesant souffrir dans un endroit ombre et sans témoins"...



[(1) Clin d'oeil à la pièce de théatre qu'on fait à l'école, le petit poucet n'arrête pas de dire "j'la tue?" ]

Narcissa écoutait la discussion sans rien dire, serrant les poings. Elle ne savait pas quoi répondre. Au fond, et elle n'avait vraiment aucundoute là-dessus, elle aimait Evan. Mais elle n'était pas si indifférente que cela à Lucuis. Pas dans le sens dans lequel on pourrait le comprendre, non, mais finalement, quand il était dans ses bons airs, quand il était calme et 'gentil', quand il riait, Narcissa n'éprouvait plus pour lui cette haine et ce dégoût atroce qu'elle sentait régulièrement lui envahir les veines quand elle le voyait se pavaner dans le château avec ses grands airs et traiter tout le monde comme des serviteurs à peine bon à nettoyer ses chaussettes.

Quand Lucius n'était pas ce gosse de riche insolent et déplacé, oui, elle l'aimait bien.

Mais jamais il ne pourait rivaliser avec Evan. Et elle commençait à en avoir marre de leur bataille verbale. Elle se tourna lentement, cherchant le contact d'Evan en prenant sa main dans la sienne et dit à Lucius, le regardant droit dans les yeux.

"En ce moment précis, tu me dégoûtes Malfoy."

Elle reprit, un peu plus fort.

"Tu me dégoûtes !"

Il se tourna vers Narcissa, l'air presque serein. Evan se trouvait peut-être déstabilisant en disant cela, mais rien ne pourrait sortir Lucius de son calme habituel, sauf bien sûr quand on touchait son point faible, qui était celui de Voldemort. Et pour l'instant, Narcissa était l'une des seules à être au courant.

- Narcissa, je croyais que tu avais depuis longtemps compris que tes commentaires à mon sujet ne m'intéressent pas, déclara-t-il froidement.

Il tourna ensuite les yeux vers Evan très lentement.

- Et toi, tu ferais mieux de te taire, cracha-t-il simplement, sans rien ajouter.

Evan serra la main de Narcissa, pour lui montrer qu'il était bien là, avec elle. l ne la laisserait pas tomber, jamais. Jusqu'à la mort.

Il eut un genre de plaisir vangereur quand elle entendit les propos de Narcissa. Sentiment peu louable mais il n'avait pas pu s'en empêcher...

Alors qu'il allait répondre à Lucius, il vit deux choses.

La première, la pluie qui tombait, fine, mais qui ne tarderait pas à s'épaissir.

La deuxième, une ombre -Encore une!- à l'entrée de la ruelle.

Comme dans un pressentiment, peut-être parce que la première fois ce fut Malfoy, peut-être parce que la pluie rendait la scène de plus en plus sinistre, mais Evan ne pouvait s'empêcher de fixer cette silouhette sombre...

Il serra un peu plus fort la main de Narcissa.

Il regarda cette ombre longtemps. Serait-ce l'ombre d'un sourire qu'il avait vu apparaître? Complètement désinterressé de Malfoy, tenant toujours entre ses doigts ceux de Narcissa, il glissa son autre main dans sa poche. Au toucher de sa baguette, il se sentit un peu plus rassuré mais... Pourquoi était-il tendu? En regardant cette ombre, qui semblait s'approcher mais donc il ne pouvait distinguer le visage, il pensait qu'il en aurait besoin...
Il n'osa pas la sortir: On ne sait jamais, s'il s'agissait d'une fausse alerte, c'était Malfoy qui lui sauterait au cou. Mais ça le démangeait... Tant pis, tentons le tout pour le tout:

-Qui est-vous? Dit-il d'une voix forte.

Après tout, le pire qui puisse arriver, c'est qu'il ait l'air d'un idiot...


Non?

Thalia s'avançait peu à peu vers les jeunes gens. Elle eut un sourire amusé en voyant Evan mettre sa main dans sa poche à la rechercher de sa baguette. Elle le fixa d'un regard mauvais.

"Elle ne te sera d'aucune utilité..."

Elle rit en l'entendant prendre ce ton qui ce voulait fort pour lui demander son nom. Elle était maintenant au niveau de Lucius.

"Mon nom ? Même si je te le disais, tu n'aurais pas le temps de le donner à ton supérieur puisque tu vas mourire Stevens..."

Le mouvement de sa baguette fut rapide et précis, sa voix calme et claire.

"Avada Kedavra"

Thalia regarda le corps d'Evan tomber sans la moindre trace de sentiment sur son beau visage. Elle jeta à peine un regard à Nacissa -qui s'effondrait à terre tenant toujours la main d'Evan dans la sienne- avant de se tourner vers Lucius en faisant un mini-sourire.

Elle avança alors un peu vers le corps d'Evan en déclarant.

"C'était presque trop facile..."

Narcissa n'arrivait pas à se faire à la réalité de la scène. D'abord, elle s'était disputée avec Evan -à cause de Lucius. Puis, alors qu'ils allaient se réconcilier, cet abruti était arrivé et voilà que maintenant cette fille sans nom sortait de nulle part pour jeter un sort à Evan qui s'écroulait. Malgré tout, elle fut forcée de le suivre dans sa chute, sa main dans la sienne. Elle attérit à terre alors qu'elle commençait à peine à comprendre, des larmes plein les yeux. La poigne d'Evan n'était plus la même. Ses yeux étaient figés, son regard bleu était lointain et sa peau d'une pâleur extrême.

Oubliée, la grande fierté des Serpentards. Narcissa se mit à pleurer sans retenue sur le corps de son bien-aimé, tournant volontairement le dos à Lucius et Thalia. Qu'ils aillent au diable tous les deux ! Et lui qui n'avait rien fait, cet abruti de Malfoy !

Elle resta longtemps ainsi, avant que l'idée de la vengeance ne lui traverse l'esprit. Elle mit discrètement la main dans sa poche, pour prendre sa baguette. Elle ne faisait pas le poids, elle le savait, mais elle ne pouvait pas se contrôler. De toutes manières, à quoi bon rester en vie, puisqu'Evan était mort ? Si elle échouait, elle n'aurait pas à subir ce mariage arrangé avec un homme qui la méprisait et qu'elle méprisait de même.

Elle se tourna lentement vers les deux Mangemorts, sans un mot. Les mots étaient inutiles, elle n'avait plus besoin des mots. Sa main gauche était toujours dans sa poche. Elle les fixa l'un après l'autre avec un regard plein de larmes, larmes de peine et larmes de haine.

[J'ai essayé de ne pas rendre ça trop pitoyable, mais bon... XD Lulu, je crois qu'il est temps pour toi d'accomplir à ton tour ta sale besogne... XD]

À la vue de Narcissa, Lucius ressentit une microscopique once de honte, mais si petite qu'il ne put discerner ce que c'était. Cependant, une nouvelle option s'offrait à lui: Soit il repartait, tout simplement, risquant de se faire jeter un sort par derrière, soit il tuait Thalia... après tout, elle prenait un peu trop de place au sein des mangemorts et avec sa mort, il monterait sûrement en importance... et puis, il avait trouvé une bonne couverture...

Sans prévenir, il se tourna vers Thalia et la gratifia d'un sourire sarcastique que seul lui pouvait faire. Il leva sa baguette, et aussi rapidement qu'il s'était retourné, prononça les mots de la mort...

- Avada Kedavra ! s'écria-t-il alors qu'au même moment un éclair vert jaillissait de sa baguette magique.

Son premier meurtre... si Lucius ne faisait pas attention, il finirait bien par y prendre goût... Il abaissa sa baguette, mais ne se retourna pas tout de suite.

Narcissa regarda Lucius faire sans un mot. Elle n'avait de toutes façons pas la force de parler. SEs yeux étaient devenus vides lorsqu'il avait pointé sa baguette vers Thalia. Elle était incapable de penser en ce moment même mais savait que si elle avait été au maximum de ses capacités elle n'aurait tout de même pas compris le geste du Serpentard. N'était-il pas un de ces Mangemorts, lui aussi ?

Elle fixa son dos, puisqu'il ne semblait pas vouloir se retourner. Elle le fixa un très long moment, avant que sa chevelure blonde ne lui fasse penser à une autre personne. Arya... Comment allait-elle réagir après ça ?

"Arya..."

Toujours à terre, elle tenta de se relever sur ses jambes tramblantes et, commença à avancer au niveau de la sortie de l'allée, murmurant le prénom de la jeune Serpentarde. Arrivée au niveau de Lucius, elle fut prise d'un tremblement plus fort et fut forcée de se raccrocher à lui.

Lorsque Narcissa s'accrocha à lui, le seul support présent en cet instant, il eut un sourire vaincqueur imperceptible dans la noirceur de la ruelle et la prit doucement dans ses bras. Son visage se transforma alors en une expression de compassion, bien qu'il ne fit que jouer la comédie, car la mort de Stevens le réjouissait plus qu'autre chose...

Ses talents de comédien étant impeccables, il put se transformer en un confident en moins de deux.

- Narcissa, je... si j'avais su qu'elle ferait ça, commença-t-il calmement d'une voix réconfortante, j'aurais fait quelque chose...

Il se dit qu'elle ne le croirait pas, mais décida quand même de se reprendre en inventant autre chose.

- Je n'aimais pas Stevens, je l'admet, avoua-t-il, cette partie étant sincère, mais tu sais bien que je ne l'aurais jamais tué...

Bien qu'elle reprenait peu à peu conscience de la situation dans laquelle elle se trouvait, Narcissa était dans un tel état de détresse qu'elle ne put résister aux bras de Lucius. Elle se laissa faire, posant sa tête sur son épaule sans rien dire.

Elle l'écouta parler, se justifeir. Evidemment, elle ne le croyait pas. Mais ce genre de paroles étant justement ce dont elle avait besoin et envie d'entendre, elle se contenta de hocher la tête. Malgré tout, elle ne put s'empêcher une remarque murmurée d'une voix blanche dans le cou du Serpentard.

"Lui ou un autre, ta réaction aurait été la même Lucius..."

Elle resta un instant immobile, sans rien dire, puis tenta doucement de se défaire de l'emprise du Serpentard. Elle n'y parvint pas. Elle soupira, les yeux toujours brillants et leva la tête vers Lucius.

"Je dois trouver Arya. Rentrons au château Lucius, s'il te plaît..."

Une suite de mots qu'elle n'avait jamais employée à l'égard du Serpentard. "S'il te plaît", des mots qu'elle ne lui avait jamais dit, et qu'elle pensait ne jamais avoir à employer. Ni maintenant ni jamais. Mais le destin semblait se jouer d'elle...